mardi 27 juin 2017

Pen Bé en Assérac

Pen Bé est un petit village de bord de mer, situé à l'ouest du département de la Loire Atlantique, sur la commune d'Assérac, en région Pays de la Loire.

Ce qui rend ce village unique et très différent de ses voisins de la côte, c'est la faible urbanisation du territoire en partie dû à une politique très dynamique du Conservatoire du Littoral dans l’acquisition de terrains côtiers.
Ce village laisse place à la nature avec une grande diversité de paysages: landes sauvages, prés bocagers, marais, herbiers, petits bois, falaises, plages.

Le site est d’une très grande richesse environnementale classé:
-  Zone humide d’importance internationale (RAMSAR).  Il y en a 13 en France dont les plus connues sont la Baie du Mont St Michel, le Golfe du Morbihan, la Camargue.
-  Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique ZNIEFF type 1 et 2.
Une  ZNIEFF est une portion de territoire dans laquelle les scientifiques ont identifié des éléments remarquables du patrimoine naturel que ce soit sur le plan écologique  comme sur le plan de la faune ou de la flore (espèces animales ou végétales rares).
Les zones de type 1 correspondent à des territoires en général réduit représentant de très forts enjeux de préservation, voire de valorisation des milieux naturels. Les zones de type 1 sont inclues dans les zones de type 2.
- Site Natura 2000.

- Zone d’importance pour la conservation des oiseaux dans le parc naturel régional de Brière dont Pen Bé constitue l’extrémité Ouest.

Zone humide, la baie de Pen Bé est une terre d'accueil pour les oiseaux migrateurs

Pen Bé fait partie d'un vaste ensemble hydrographique constitué en amont, par le bassin du Mès, et en aval par l'étier de la Barre,  la baie de Pen Bé et la rade de Mesquer. La partie maritime de cet espace est en partie influencée par l'estuaire de la Vilaine.

Le bassin du Mès est le bassin versant, collecteur des eaux pluviales entre Guérande et Assérac. D'une surface totale de 13240 ha, il est constitué principalement de marais entrecoupés de canaux drainants.
L'étier de la Barre est non seulement le receveur des eaux du bassin versant mais également le canal qui alimente en eau de mer les étiers secondaires et donc les marais salants.



Carte IGN du secteur de Pen Bé

La baie de Pen Bé est protégée par la pointe du même nom, pour autant le fetch est conséquent ce qui rend cet abri peu sûr pour les bateaux au mouillage pendant la période hivernale.

Une des particularités de la région incluant le secteur du Croisic, est la présence de traicts. 
Il semble que cette désignation soit vraiment spécifique à la presqu'île Guérandaise car on ne la retrouve pas plus au Nord, ni à l'Ouest (Pénerf ou Plouharnel par exemple)
En cherchant sur internet, on trouve plusieurs définitions de traict; des bonnes, des moins bonnes et de très mauvaises. La plus courante est très certainement la suivante, celle qu’on trouve dans les prospectus des syndicats d’initiative : "baie fermée soumise aux marées".

Cette définition maintes fois reprise sur le net ne correspond pas à la réalité du terrain :
La baie de Pen Bé n'est pas fermée, mais ouverte sur la mer entre la pointe de Merquel et la pointe de Pen Bé.
Par ailleurs une baie fermée ne serait pas soumise aux marées.
Les géographes (IGN) ne font pas référence à cette définition sur leur carte puisque dans le vaste ensemble limité au Nord par Pen Bé et au Sud par Mesquer on trouve pas moins de 4 traicts:
Pen Bé, le Rostu, le Rosay et Merquel et ce ne sont pas des baies fermées.

Il semble que la meilleure définition du mot traict soit celle donnée par l'IFREMER dans une communication qui date de Juillet 95 et qui s'intitule "ETUDE DE LA QUALITE BACTERIOLOGIQUE DES MARAIS DU MES (LOIRE-ATLANTIQUE) de 1990 à 1994:

« les estrans (slikke), appelés traicts dans la presqu'île guérandaise comportent des sédiments sablo-vaseux dans les infrastructures côtières abritées. »

Cette définition correspond parfaitement à la description que fait le géographe sur ses cartes,  des traicts de Pen Bé, le Rostu, le Rosay..


Si la vocation du territoire est principalement axée sur le tourisme, il n’en demeure pas moins qu’une réelle activité économique anime la région avec la conchyliculture et la saliculture. Ces 2 activités façonnent le paysage des traicts et des marais qui entourent Pen Bé sur plus de 280 ha.

Marais du Rostu

Ce qui fait la qualité du site sur le plan de la conchyliculture, c’est le taux de renouvellement des eaux du fait que la baie est relativement ouverte sur l’océan. En effet, dans son rapport de mars 2006 l’IFREMER estime que le taux de renouvellement des eaux dans la baie de Pen Bé se situe  entre 41 et 92% sur un cycle de 5 marées.
Pour autant le milieu reste fragile, car très dépendant du bassin versant, collecteur des eaux de ruissellement et collecteur des eaux usées après traitement.

Le traict, point d’aboutissement des eaux du secteur amont est un concentrateur des pollutions chimiques et biologiques, d’où l’importance des plans de prévention mis en œuvre par CAP ATLANTIQUE et des plans d’investissement dans le traitement des eaux mis en œuvre par les collectivités.