Pen Bé est un petit village de bord de mer, situé à l'ouest du
département de la Loire Atlantique, sur la commune d'Assérac, en région Pays de
la Loire.
Ce qui rend ce village unique et très différent de ses voisins de
la côte, c'est la faible urbanisation du territoire en partie dû à une
politique très dynamique du Conservatoire du Littoral dans l’acquisition de
terrains côtiers.
Ce village laisse place à la nature avec une grande diversité de
paysages: landes sauvages, prés bocagers, marais, herbiers, petits bois,
falaises, plages.
Le site est d’une très grande richesse environnementale classé:
- Zone humide d’importance internationale (RAMSAR). Il
y en a 13 en France dont les plus connues sont la Baie du Mont St Michel, le
Golfe du Morbihan, la Camargue.
- Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et
floristique ZNIEFF type 1 et 2.
Une ZNIEFF est une portion de territoire dans laquelle les
scientifiques ont identifié des éléments remarquables du patrimoine naturel que
ce soit sur le plan écologique comme sur le plan de la faune ou de la
flore (espèces animales ou végétales rares).
Les zones de type 1 correspondent à des territoires en général
réduit représentant de très forts enjeux de préservation, voire de valorisation
des milieux naturels. Les zones de type 1 sont inclues dans les zones de type
2.
- Site Natura 2000.
- Zone d’importance pour la conservation des oiseaux dans le parc
naturel régional de Brière dont Pen Bé constitue l’extrémité Ouest.
Pen Bé fait partie d'un vaste
ensemble hydrographique constitué en amont, par le bassin du Mès, et en aval
par l'étier de la Barre, la baie de Pen Bé et la rade de Mesquer. La
partie maritime de cet espace est en partie influencée par l'estuaire de la Vilaine.
Le bassin du Mès est le bassin
versant, collecteur des eaux pluviales entre Guérande et Assérac. D'une surface
totale de 13240 ha, il est constitué principalement de marais entrecoupés de
canaux drainants.
L'étier de la Barre est non
seulement le receveur des eaux du bassin versant mais également le canal qui
alimente en eau de mer les étiers secondaires et donc les marais salants.
Carte IGN du secteur de Pen Bé |
La baie de Pen Bé est protégée par la pointe du même nom, pour
autant le fetch est conséquent ce qui rend cet abri peu sûr pour les bateaux au
mouillage pendant la période hivernale.
Une des particularités de la région incluant le secteur du Croisic,
est la présence de traicts.
Il semble que cette désignation soit vraiment
spécifique à la presqu'île Guérandaise car on ne la retrouve pas plus au Nord,
ni à l'Ouest (Pénerf ou Plouharnel par exemple)
En cherchant sur internet, on trouve plusieurs définitions de
traict; des bonnes, des moins bonnes et de très mauvaises. La plus courante est
très certainement la suivante, celle qu’on trouve dans les prospectus des syndicats
d’initiative : "baie fermée soumise aux marées".
Cette définition maintes fois reprise sur le net ne correspond pas
à la réalité du terrain :
La baie de Pen Bé n'est pas fermée, mais ouverte sur la mer entre
la pointe de Merquel et la pointe de Pen Bé.
Par ailleurs une baie fermée ne serait pas soumise aux marées.
Les géographes (IGN) ne font pas référence à cette définition sur
leur carte puisque dans le vaste ensemble limité au Nord par Pen Bé et au Sud
par Mesquer on trouve pas moins de 4 traicts:
Pen Bé, le Rostu, le Rosay et Merquel et ce ne sont pas des baies
fermées.
Il semble que la meilleure définition du mot traict soit celle
donnée par l'IFREMER dans une communication qui date de Juillet 95 et qui
s'intitule "ETUDE DE LA QUALITE BACTERIOLOGIQUE DES MARAIS DU MES (LOIRE-ATLANTIQUE)
de 1990 à 1994:
« les estrans (slikke), appelés traicts dans la
presqu'île guérandaise comportent des sédiments sablo-vaseux dans les
infrastructures côtières abritées. »
Si la vocation du territoire est principalement axée sur le
tourisme, il n’en demeure pas moins qu’une réelle activité économique anime la
région avec la conchyliculture et la saliculture. Ces 2 activités façonnent le
paysage des traicts et des marais qui entourent Pen Bé sur plus de 280 ha.
Marais du Rostu |
Ce qui fait la qualité du site sur le plan de la conchyliculture, c’est le taux de renouvellement
des eaux du fait que la baie est relativement ouverte sur l’océan. En effet,
dans son rapport de mars 2006 l’IFREMER estime que le taux de renouvellement
des eaux dans la baie de Pen Bé se situe entre 41 et 92% sur un cycle de 5 marées.
Pour autant le milieu reste fragile, car très dépendant du bassin
versant, collecteur des eaux de ruissellement et collecteur des eaux usées après
traitement.
Le traict, point d’aboutissement des eaux du secteur amont est un
concentrateur des pollutions chimiques et biologiques, d’où l’importance des
plans de prévention mis en œuvre par CAP ATLANTIQUE et des plans d’investissement
dans le traitement des eaux mis en œuvre par les collectivités.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire